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Christian Chanliau.overblog.com

Culture et Religiion

Deuxième dimanche de l'Avent C

Publié le 5 Décembre 2015 par Christian Chanliau

C’est à un moment où tout allait mal en Palestine qu’un prophète a osé crier ce message d’espérance : « Quitte ta robe de tristesse ! » Nous sommes toujours, nous aussi, dans un monde difficile. Chaque jour les ondes sonores et télévisées enveloppent notre planète d’un immense manteau de grisaille : accidents, morts, violences, attentats, crises. Et chacun de nous possède aussi ses habits personnels de soucis, d’échecs, de soucis. C’est justement dans un tel contexte que le chrétien doit réagir par l’espérance « d’un monde quittant sa robe de tristesse pour revêtir la parure de la gloire de Dieu » (première lecture).

Comment cela se fera-t-il ? L’évangile de ce jour nous le dit, par « une voix ». Celle d’un homme seul, chargé de dire que la promesse va se réaliser ; que la route de Dieu va croiser la route des hommes, définitivement. Un homme seul, Jean Baptiste, n’aura que sa voix pour proclamer la plus grande nouvelle de tous les temps. Quelle étonnante disproportion entre la fragilité du messager et la grandeur du message !

Mais il en sera ainsi tout au long de l’histoire. Ce qui reste caché aux sages et aux savants, est révélé aux tout-petits… Disproportion du Christ, petit enfant de Bethléem, crucifié de Pâques, qui traduit dans son humilité et sa faiblesse la toute-puissance du Dieu trois fois saint. Paradoxe d’une Eglise aux commencements insignifiants, regroupant à grand peine des communautés de pauvres gens, vite décimées par les persécutions ou divisées par les hérésies, et qui est le sel de la terre, la lumière du monde, chargée d’enseigner toutes les nations.

Etrangeté d’une Eglise d’aujourd’hui, apparemment divisée, traînant ses lourdes fautes au long de son passé, souvent refusée, persécutée, et dont nous proclamons chaque dimanche qu’elle est une, sainte, apostolique et universelle…

Mais tout aussi insolite est nos vies dont nous sentons parfois douloureusement les misères, les limites et les insuffisances, et qui est pourtant pour nous le seul chemin possible de sainteté et de bonheur.

Oui, depuis Jean Baptiste, tout commence en tout petit mais va pourtant très loin et très profond. Parce qu’un jour de l’an quinze de Tibère, un homme a parlé, le monde a changé de sens. Et malgré les apparences contraires, l’initiative de l’histoire appartient à Dieu à travers un marginal comme le Baptiste, et non pas aux « princes » qui nous gouvernent : Ponce Pilate, Philippe, Lysanias, Anne, Caïphe et les autres…

Oui, Dieu est au travail, comme nous l’a redit saint Paul dans la seconde lecture : « Puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’à son achèvement, au jour où viendra le Christ Jésus ». En acceptant,chez moi et chez les autres, le lent cheminement de la grâce, en portant, laborieusement peut-être et toujours simplement, son témoignage, en étant une petite voix qui crie dans un immense désert, je prépare le chemin du Seigneur. Et je découvre alors les germes cachés du monde nouveau.

Deuxième dimanche de l'Avent C
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