Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christian Chanliau.overblog.com

Culture et Religiion

Premier dimanche de l'Avent C

Publié le 28 Novembre 2015 par Christian Chanliau

Notre existence humaine est mesurée par la ronde du temps. Le mouvement de la terre autour du soleil crée la mesure que nous appelons une année. La révolution de la lune autour de la terre est la base de ce que nous appelons un mois. Le mouvement rapide de la terre sur elle-même est appelée jour; et nous divisons ce jour en heures et en secondes.

Dans les civilisations anciennes, ce mouvement périodique était considéré comme une disposition arbitraire des astres. On jugeait qu'il y avait des temps propices et des temps néfastes. L'homme se sentant impuissant devant les forces de la nature essayait de fuir le flux du temps en se réfugiant dans des cycles cosmiques sacralisés où il pourrait être prétendre avoir une certaine influence de type magique.

Pour Israël, cet effort de fuir le temps réel en lui substituant un temps sacré était une illusion ; car Israël était convaincu que tout événement de l'histoire était une révélation de Dieu. C'est Dieu qui conduisait son peuple, qui le libérait ou le punissait. Il était le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, tout comme Il était le Dieu de l'exil à Babylone. Beaucoup de prophètes avaient annoncé la destruction du Temple comme conséquence de la rupture de l'Alliance avec Dieu. Lors de sa dernière montée à Jérusalem Jésus fait de même. Il annonce que le Temple de Jérusalem, centre de tout le culte d'Israël, sera détruit, et qu'il n'en restera pas pierre sur pierre. Ses auditeurs lui demandent alors, quel sera le signe de cette libération du Peuple et de la restauration du véritable Israël qui adorera Dieu en esprit et en vérité (Luc 21,7). C'est alors que Jésus prononce le long discours eschatologique dont nous avons eu une partie dimanche dernier et dont nous avons la seconde aujourd'hui.

Il ne décrit pas la « fin du monde », comme nous l'avons souvent compris. Il décrit, de façon symbolique, le désordre établi au cœur de l'humanité par sa cupidité et son irresponsabilité. S'il nous faisait le même discours aujourd'hui, il nous parlerait sans doute des guerres engendrées dans plusieurs parties du monde par la soif du pouvoir ou des richesses, du terrorisme et du fanatisme engendrés, faut-il bien le dire, par la bêtised'idéologies religieuses meurtrières.

Mais Jésus n'en reste pas là. Il annonce la délivrance : « Alors on verra le Fils de l'Homme apparaître à travers la nuée ». Il ne dit pas: « Écrasez-vous, alors, car c'est la fin du monde ». Il dit plutôt : « Redressez-vous, relevez la tête, car votre délivrance est proche ». Jésus annonce la libération réalisée par le Fils de l'Homme, c'est-à-dire par l'humanité transformée par la présence en son sein du Fils de Dieu fait Homme - par cette humanité nouvelle faite de ceux qui vivent de Son message, selon les béatitudes, ceux qui sont pauvres, humbles de cœur, artisans de paix, assoiffés de justice et prêts à en payer les conséquences par les persécutions.

Jésus termine par une recommandation très importante: « Tenez-vous sur vos gardes ». C'est une recommandation qu'Il fait plusieurs fois vers la fin de sa vie. À quoi leur dit-il de prendre garde maintenant ? Contre toutes les formes de désordre dans la vie privée (égoïsmes, avidité, cupidité) qui engendrent les situations sociales catastrophiques. Contre tous les discours mensongers de faux prophètes aux discours de haine.

Son discours se termine, non par l'appel à la crainte et au tremblement, mais par la confiance que donne cette entrée du Fils de l'Homme dans l'histoire, à travers l'action de ses disciples pour défendre l’homme. Il les appelle à se tenir debout devant lui, dans l'attitude qui exprime la dignité qu'Il leur a redonnée en devenant l'un d'entre eux

En ce temps de l'Avent, tenons-nous debout devant Lui pour que sa présence nous pénètre et nous transforme, afin qu'à travers nous, Il continue et achève la libération de tous les esclavages, de toutes les souffrances, de toutes les violences et de toutes les oppressions.

Premier dimanche de l'Avent C
Commenter cet article