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Christian Chanliau.overblog.com

Culture et Religiion

Fête de la Sainte Trinité

Publié le 25 Mai 2013 par Christian Chanliau

Comment dire Dieu ? Et d'abord, pourquoi vouloir dire Dieu ? En effet, s'il y a une chose qui est particulièrement difficile, sinon impossible, c'est d'essayer de dire qui est telle ou telle personne. A chaque fois, on ne peut être qu'approximatif, sinon partisan et injuste. A la rigueur, on pourra la décrire, la définir, de l'extérieur, donc, de ce que l'on en perçoit. Mais on restera largement à côté de la réalité, tant toute personne humaine est un mystère. Faites appel à votre propre expérience : si on vous demande de dire qui est telle ou telle personne que vous connaissez bien, que vous aimez, vous allez obligatoirement vous sentir embarrassés, tellement vous aurez peur de passer à côté de la réalité, de l'être vrai de cette personne que vous connaissez bien, de vous limiter à l'apparence, car l'être intérieur est un mystère, littéralement indicible. A plus forte raison Dieu.

L’Écriture, d'ailleurs, ne s'y risque pas. Vous n'y trouverez nulle part le mot Trinité. Et pourtant, notre Dieu est celui qui, par excellence, est celui qui veut être en relation avec les hommes. Dieu est à juste titre désigné comme « le Dieu de l'Alliance ». Cependant, quand la Bible nous en parle, elle tient à nous dissuader de le définir. Disant cela, je pense à Moïse, dans sa rencontre avec l'Inconnu qui entre en relation avec lui dans le buisson ardent. Moïse lui demande quel est son nom. Dieu lui répond : « Je suis qui je suis », comme pour lui dire : connaître mon nom, cela ne te regarde pas. « Tu ne prononceras pas mon nom », tel est le commandement. Pourquoi ? Pour ne pas risquer de déformer dans nos pensées la réalité de sa personnalité, et de faire de Dieu une idole. Car toute idole est le fruit de l'imagination humaine.

Essayons donc de profiter de l'occasion pour nous demander en quoi cette fête nous concerne. Et donc, quelle est la réalité de la relation personnelle que nous entretenons avec Dieu. Chacun, certes, a sa relation personnelle, différente de celle des autres, mais il y a aussi des constantes, propres à notre condition de chrétiens. Je ne doute pas que les adeptes d'autres religions puissent avoir une relation vraie à la divinité, sous quelque nom qu'ils lui donnent. Mais nous, qui croyons en un Dieu qui se présente comme Père, Fils, Esprit, quelle relation entretenons-nous avec lui ?

Un soir, Philippe interrompt Jésus qui tient à ses amis un long discours, pour lui dire : « Montre-nous le Père, et cela suffit ». Jésus lui répond : « Philippe, depuis le temps que nous sommes ensemble, tu me poses encore cette question ? Tu ne me connais pas ? Philippe, qui me voit, voit le Père. » Personnellement, je n'ai jamais vu Jésus de mes propres yeux, mais je crois le connaître un peu. Grâce, d'abord, au témoignage de ceux qui l'ont fréquenté pendant quelques années de sa vie terrestre. J'ai lu et relu les Évangiles, je les lis toujours, et je crois pouvoir dire, comme saint Paul l'affirma un jour : « Je le connais, celui en qui j'ai mis ma confiance ». Scio cui credidi. Je le connais, je le fréquente, et je me redis fréquemment le beau mot qu'un jour Louis de Funès, le comédien, répondit à celui qui lui demandait qui était Jésus pour lui. Il répondit – je cite approximativement, de mémoire – que Jésus était « le compagnon de son enfance, de sa jeunesse, et le radieux compagnon de son âge adulte. » On ne peut mieux dire. On ne connaît que ceux qu'on fréquente.

Alors Dieu-Trinité ? Je ne vais pas m'attarder à en faire une définition intellectuelle, parfaitement stérile d'ailleurs. Mais il est, d'abord, celui à qui je dois la vie. Cette vie qui m'a été transmise, et non donnée, par mes parents, sa propre vie divine, créé que je suis à son image ; il a soufflé, au premier jour, dans mes narines, son souffle de vie ; et j'en vis, jusqu'à l'instant où j'aurai à lui « rendre l'esprit » qu'il m'a confié. En cela, il est mon Père. Un Dieu qui me parle – au commencement était le Verbe – et à qui je réponds. Sa Parole est nécessaire à ma vie. Un Dieu qui m'inspire. C'est le même verbe latin, spirare, souffler, donner vie, respirer et expirer. En ce moment même, alors que j'écris ces mots, son Esprit me souffle – je le crois profondément – ce que j'ai à écrire. Et d'ailleurs, je l'en prie sans cesse. Il n'est pas de jour sans que ne le lui demande.

Un seul Dieu, celui en qui j'ai mis ma confiance, mais son action se traduit de manières multiples. Je viens de vous en dire quelques unes. Les définir davantage serait trahir. Car définir – étymologiquement - c'est délimiter, limiter, alors que l’Écriture nous dit que « l'Esprit du Seigneur remplit l'Univers » Dieu au cœur de ma vie quotidienne, radieux compagnon, c'est lui que nous rencontrons collectivement chaque dimanche au cœur de nos liturgies dominicales, et pas seulement en la fête de la Trinité, comme au cœur de nos vie. Pour nous, il est l'Unique Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Amen.

Nous sommes baptisés, Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !

Nous sommes baptisés, Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !

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