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Christian Chanliau.overblog.com

Culture et Religiion

28e dimanche dans l'année B

Publié le 10 Octobre 2015 par Christian Chanliau

Elle est coupante la Parole de Dieu, plus qu’une épée à deux tranchants. Elle nous bouscule et nous dérange. Un jour, nous devrons lui rendre des comptes.

Voici donc ce qu’on peut appeler un « bon jeune homme ». Il ne vole pas, il ne boit pas, il ne fume pas, il ne « drague » pas... Bien des mères se contenteraient d’un si bon fils. La question qu’il pose, révèle un cœur ouvert : « Maître, que faut-il faire pour avoir en partage la vie éternelle ? » Saint Marc note que Jésus « se mit à l’aimer », avant de lui dire : « Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens, et suis-moi ».

Quelle exigence ! Non, certes, que Jésus rejette l’usage de l’argent. Les saintes femmes qui le suivaient et pourvoyaient de leurs deniers à ses besoins, sont là pour le prouver. Marie, sœur de Marthe et de Lazare n’hésite pas à « gaspiller » pour son ami un parfum que Judas - faisons lui confiance sur ce point ! - estime valoir « 300 deniers », c’est-à-dire environ 7.500 euros. C’est beaucoup pour un flacon de parfum ! Jésus, enfin, ne refuse pas des invitations à dîner de la part de riches pharisiens et de riches publicains. Alors, sur quoi porte sa condamnation ? Jésus stigmatise ceux qui ne savent pas maîtriser leurs richesses. Il blâme l’attachement aux biens. Il condamne ceux qui s’en rendent esclaves. Il critique l’avare.

Le jeune homme posait une bonne question, mais en se trompant de verbe : « Que faut-il faire pour AVOIR la vie éternelle ? » Tant qu’on reste au niveau de l’avoir, le Royaume de Dieu est inaccessible. On n’accède à la vie que dans le partage. Parce que partager, c’est adopter les manières de Dieu. Dieu partage tout ce qu’il a et tout ce qu’il est. « Viens, et suis-moi », « qui suis le Dieu bon sur ta route. Moi, qui marche devant toi, je vais te rendre possible ce partage.

A la manière de Pierre et d’André, qui ont laissé leur filet, de Jacques et de Jean qui ont quitté leur père et ses salariés, à la manière de Matthieu qui a lâché son bureau de perception, Jésus t’invite à le suivre et te rendra possible ce qui est impossible aux hommes ». Nous savons bien que la frénésie de la consommation ne peut rendre heureux.

Le seul bonheur c’est d’aimer et d’être aimé. Et l’argent doit servir à cela. Il est un bon serviteur, mais le plus tyrannique des maîtres. Lorsqu’il sert à délocaliser des entreprises, à sacrifier des vies humaines, à refuser un salaire décent aux travailleurs du sud, cet argent est mauvais. Les efforts des économistes, des sociologues, des chercheurs et des politiques sont voués à l’échec s’ils ne sont pas accompagnés d’une conversion des cœurs qui vient du Seigneur.

Telle est cette sagesse dont nous parle la première lecture. « Tout l’or du monde, auprès de la sagesse, n’est qu’un peu de sable ». Un vieux proverbe affirme avec clairvoyance : « On a que ce qu’on a donné ». Jésus lui-même, dit : dans une parole rapportée au livre des Actes des Apôtres : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

28e dimanche dans l'année B
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