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Christian Chanliau.overblog.com

Culture et Religiion

13ém dimanche dans l'année B

Publié le 27 Juin 2015 par Christian Chanliau

« Dieu n’a pas fait la mort. Il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants » Cette phrase de la première lecture doit nous habiter en ces jours où, le mépris de la vie des autres se manifeste avec tant de méchanceté dans le monde. Il faut le redire avec force : Dieu n’a rien à faire avec la mort et la violence ! Il est source de vie et de résistance aux forces de mort.

Car devant la réalité, si difficile et certaines heures si effrayante, la foi permet de laisser parler l’énergie vitale qui nous habite, la foi permet d’espérer l’aurore au bout de la nuit. Dieu ne s’est pas payé de mots : il est venu partager notre condition jusqu’à l’enfer du mal dont l’homme est capable. « Lui, qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté », nous dit l’apôtre Paul dans la deuxième lecture. La seule chose qui dépende de nous, c’est une attitude de confiance résolue en Dieu qui est à notre côté dans le combat contre le mal, d’abord en nous et puis dans le monde.

L’évangile, lui, présente deux récits imbriqués. Celui de la femme qui avait des pertes de sang est le plus important et explique tout le reste. Elle se bat sauvagement depuis douze ans pour recouvrer la santé et le droit à l’enfant (son état « d’impureté » légale lui défendait tout contact avec un homme), au point d’y avoir dépensés tous ses sous. Ce désir de vivre, ce refus d’une vie diminuée est tellement puissant qu’il l’amène à surmonter sa peur et à entrer en relation avec Jésus en lui touchant le manteau.

L’évangéliste nous dit que Jésus sentit qu’une énergie est sortie de lui. Le texte grec parle de dunamis qui a donné notre mot dynamisme, que les bibles traduisent par force ou puissance, Pour cette femme, c’est sa deuxième naissance, une naissance qu’elle a choisie elle-même. Elle est rendue par Jésus à la vie et à sa pleine féminité, potentiellement donneuse de vie. « Va en paix et sois guérie de ton mal », lui dit Jésus.

Guérie, elle l’est, puisqu’elle vient de passer de l’état de malade et d’exclue à la situation de bien portante, capable de retrouver toutes les qualités de la relation humaine ; sauvée, elle l’est davantage encore, puisqu’elle vient de passer de la crainte et de la superstition à la foi, qui est confiance absolue en celui qui est la Vie.

Le deuxième épisode confirme cette force de vie. La manière dont Marc nous fait ce récit et les symboles qu’il utilise, montre qu’il est en train de décrire notre situation de croyant. La maison dans laquelle entre Jésus c’est l’Église, où il est accompagné par les piliers de la foi que sont Pierre, Jacques et Jean ainsi que les membres de la famille immédiate. C’est cette foi qui porte la petite jeune-fille. Pour décrire dans le texte grec le geste de Jésus de prendre la fille par la main pour la faire se lever, il se sert des mêmes mots que ceux utilisés pour parler de la résurrection. Enfin, s’il demande de nourrir l’adolescente, c’est qu’on passe à l’eucharistie qui suit le baptême. Par mon baptême, je suis passé de la mort à la vie, je suis ressuscité avec le Christ et j’ai maintenant part à la table des croyants avec lui. Mais la clé de ce récit comme du premier est la même : c’est l’énergie de vie générée par la foi, la mienne ou celle des autres, qui permet de passer d’un univers de mort à celui de la vie.

Tous, jeunes ou âgés, mariés ou célibataires, nous sommes appelés, à l'exemple du Christ et chacun selon notre façon propre, à donner la vie, à la nourrir et, le besoin échéant, à la sauver.

13ém dimanche dans l'année B
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